Et le soutien et la perception des autres alors?
Avant même de revenir en France et de prendre officiellement le statut de chômeuse, mon entourage, c'est-à-dire particulièrement ma famille et mes ami-e-s proches m’ont laissé entendre que le marché de l’emploi en France n’était pas au plus haut de sa forme. Je le savais, je suis l’actualité de façon religieuse et quotidienne, même à l’autre bout du monde.
Au sein de ma famille (et des conjoints et autres extensions de la famille), personne, non non, personne n’a connu le chômage, ni le fait de chercher un emploi sur une longue période! Oui ! C’était une autre époque… Pour eux, le chômage est un fait social qui leur était inconnu, lointain et s’apparentait à des personnes qui, et je cite les termes trop entendus de leurs bouches, « ne veulent pas travailler ».
Du côté de mes ami-e-s, il y a celui qui travaille en permanence en intérim, avec des contrats de semaines en semaines ; il y a celui qui va saisir l’opportunité d’un emploi à l’étranger ; il y a celle qui vient de décrocher un CDI à Paris (alors que la capitale, elle n’en voulait vraiment pas n’était pas son 1er choix du tout) ; et il y a les quelques autres qui, comme votre rédactrice, n’ont pas d’emploi, cherchent, et essaient, pour certaines, de ne pas perdre ni l’espoir ni la tête dans cette quête d’un saint Graal qui semble de plus en plus en être un.
Et le soutien dans tout cela ?! Alors, comment vous dire…Commençons par le superficiel cocon qu’est ma famille. Cette dernière trouve normal d’ « utiliser » d’abuser de ma soi-disant «disponibilité » (parce que chercher un travail ne nécessite qu’ « une seule heure par jour » dixit une extension de la famille, qui chercha du travail ainsi très brièvement, avant de se réorienter vers l’éducation nationale ! hmmm serait-ce la solution finale?!) afin de devenir une main d’œuvre polyvalente quotidienne, peu chère donc non déclarée, non rémunérée (vous comprenez bien, c’est la « famille ») au sein de l’entreprise familiale.
Je ne trouve pas, moi, dans la norme de faire travailler ses enfants de façon illégale, et de ne pas les déclarer (et s’il y a un accident ?!). Un coup de main, c’est bien sur normal, mais sur plusieurs semaines, ce n’est plus être simplement aide familiale.
Je sors de cette activité quasi bénévole. 2 mois de travail quotidien, l’évidence de mon aide selon madame ma mère, souleva mon interrogation d’une évidente rétribution : plus de 230 heures de travail, 7 jours sur 7, aucun jour de pause, il me semble envisageable de recevoir quelque chose en retour. Tout ce temps et cette énergie que je n’ai pas pu dévouer à ma recherche d’emploi… Mon travail et sa valeur ont été évalué à 1000€.
En plus de cette somme, je récolte d'un syndrome du canal carpien, m’empêchant irrégulièrement de bien dormir. Un rdv chez un neurologue est prévu afin de savoir s’il sera nécessaire d’opérer ou non.
Le soutien côté famille est donc assez instable. Je subis le chômage, ce n’est en rien un choix, ni une situation confortable, et j’ai l’impression que l’on profite de ma faiblesse !
Ah, et j’oublis toutes ces personnes qui me disent « en vacances » lorsqu'ils me rencontrent. Non, je ne suis pas en vacances, je n’ai presque pas de loisirs, et ce n’est un plaisir que d’être chez soi à faire des lettres de motivation et offres de services qui, pour beaucoup, ne recevront même pas une réponse ! Mon bronzage ? Il vient des vendanges que j'ai effectué ! Je ne suis pas une pizza qui se fait rôtir au soleil!
Mes ami-e-s, ils et elles sont juste d’une compréhension sans faille. Cet écart entre la famille et les ami-e-s serait-il générationnelle ? Cette idée me semble vraiment incorrecte. Tous veulent le bien, mais chacun a sa façon de l’exprimer, ou de ne pas l’exprimer aussi.
Compréhension, discours ouvert en permanence, mais aussi connaissance des difficultés que l’on partage, tout simplement, apporte ce fameux cocon qui est utile afin de se reconstruire et de regagner confiance en soi.
Il est difficile d’être sans emploi. Le sentiment fréquent qui me hante est le fait de n’avoir rien produit lors de ces derniers mois. C’est pourquoi j’ai crée ce blog, afin de produire quelque chose. Le virtuel apporte aussi du réconfort… alors même que le soleil d’Octobre ne vient que réchauffer la peau, elle seule et c’est déjà bien.
Le soutien est aléatoire, mais il ne faut pas s’arrêter à cela. Je bénéficie, est-ce pas chance (la chance n’existe pas, on crée notre propre chance !), est-ce par caractère, d’un optimisme sans faille et d'une volonté forte.
L’une des personnes les plus proches de moi s’étonne de voir qu’après tant de mois sans activité professionnelle, je réussisse à conserver la tête haute et le sourire. Ce n’est qu’un juste retour de ce que je reçois de mes proches.
Savoir transformer toutes les énergies en quelque chose d’utile, en colère, en rage, en envie qui fait avancer ! Il faut toujours avancer et savoir sur qui compter lorsque c'est nécessaire !
ps : merci à eux, à elles !